publié le 23-11-2025
41ème CONGRÈS NATIONAL FRANCE ADOT 18-19 octobre – NIORT (79)
Le don du Corps à la science par le Prof. Jean-Pierre Faure, Pauline Betoulle-Masset, thanatopractrice et Aurélie Aubin, accueil des familles (Centre de don du Corps, Faculté de Médecine de Poitiers)
Le don du Corps à des fins d’enseignement médical et de recherche est totalement différent du don d'organes. Néanmoins, les question à propos du don du corps sont fréquentes lors de nos interventions ou sur nos stand, d'où cette intervention au Congrès de France ADOT à Niort.
Pour qui ? Pourquoi ? Comment ? : Le don du corps est un geste altruiste indispensable à l’enseignement de l’anatomie humaine, à la formation médicale, à la recherche et l’amélioration des pratiques chirurgicales. Le décret n°2022-719 du 27 avril 2022, relatif au don du corps à des fins d’enseignement médical et de recherche, vient règlementer la nature juridique des structures hébergeant les corps (Centres de don) destinés à l’enseignement médical et la recherche. Enseignement académique : étude de l’anatomie Biomécanique : combine les principes de la mécanique et de la biologie pour comprendre comment les structures corporelles interagissent et réagissent aux forces qui les entourent. Imaginez votre corps comme une symphonie complexe où chaque os, muscle et articulation joue un rôle précis. Simulation : place l'apprenant dans une situation quasi réelle de patient anesthésié au bloc opératoire, en véritable immersion. Les corps sont conservés à -20°/- 22° et sont ensuite revascularisés. La loi oblige à utiliser les corps dans les 2 ans.
Toute personne majeure peut faire don de son corps. Les dons provenant de personnes mineures ou majeures sous tutelle sont interdits (il n’y a pas de don de corps d’enfant). On peut être donneur d’organes et donneur à la science. A l’instar du don d’organes, le don du corps à la science est également gratuit et il n’y a pas de limite d’âge.
Démarches à accomplir par les proches ou le personnel médical après le décès :
Contacter le médecin qui rédigera le certificat de décès La personne référente et/ou le personnel soignant contacte le Centre de Don du Corps dans lequel le donneur est inscrit pour organiser le transport du corps Le transport du corps devra être achevé dans les 48h suivant le décès. Passé ce délai, le Don du Corps ne pourra plus avoir lieu. Pour respecter cette condition, dans le cas où le décès surviendrait hors de la région du Centre de Don où le donneur est inscrit, il sera souvent impossible que le corps soit transporté vers ce centre. Le donneur sera alors conduit dans le Centre le plus proche du lieu du décès. Les traitements et les règles sont les mêmes pour tous les centres, joignables 7/7 jours et 24h/24h. Mais, par manque de place, tous les corps ne sont pas forcément pris en charge. Il est possible de transférer un corps dans un autre centre s’il est en capacité de le prendre en charge. La famille ou les tiers ont-ils le droit de s’opposer au don du Corps ? L’article L1261-1 du Code de la Santé Publique précise « Une personne majeure peut consentir de donner son corps après son décès à des fins d’enseignement médical et de recherche.
Cependant, pour éviter tout conflit familial, il est conseillé au donneur de prendre ses précautions pour que sa volonté soit respectée : en discuter au préalable avec les siens, avertir son médecin traitant, charger une personne référente de l’exécution de ses volontés. Cette dernière, qui peut ou non faire partie de sa famille, aura pour mission de régler au mieux la question des intérêts moraux du défunt, de la famille et du Centre. Ses proches ne peuvent non plus se substituer au donneur qui doit faire connaitre sa décision explicitement de son vivant : une demande faite par la famille ou les proches est sans valeur. Le choix de donner son corps est une démarche personnelle qui est réversible. Le donneur peut changer d’avis à tout moment. Mais la différence réside dans le fait que dans ce dernier cas, il n’y a pas de pénurie.
Que fait-on des corps après les travaux de recherche ou d’enseignement ? :
Au moment de son inscription, le donneur doit indiquer ce qu’il souhaite concernant le devenir de son corps après son passage en Centre de Don du Corps et/ou ce qu’il souhaite qu’il advienne de ses cendres. Il pourra être crématisé par le crématorium attaché au Centre. Les cendres peuvent être déposées dans la sépulture réservée aux donneurs au cimetière de la ville du Centre du Don où les proches pourront se recueillir. Les cendres peuvent également être dispersées au jardin du souvenir du crématorium. La totalité de ces opérations sera prise en charge par le Centre du Don du Corps. Si le Centre de Don l’estime possible en fonction des travaux de recherche et d’enseignement réalisés et à une date décidée en concertation avec la personne référente, le corps peut être restitué dans un cercueil est fermé et scellé.
Les frais (cérémonie, inhumation) seront à la charge de la personne référente, si une a été désignée, ou à défaut les proches qui auront qualité de pourvoir aux funérailles. Cependant, la restitution du corps à la famille (par ex. au bout de 6 mois/1an), est extrêmement rare. Que fait-on des corps au Laboratoire d’Anatomie ? Ils sont destinés :
Notes prises par Ch.Kocher, Vice-Présidente de France ADOT 67/68.
25.10.2025
